Pourquoi n'a-t-on jamais autant parlé de l'intestin ?
Le ventre, siège des émotions et du bien-être.
Stress, mauvais transit, prise de poids... Les déséquilibres digestifs sont souvent la conséquence de troubles psychologiques, mais aussi les causes. Que doit-on savoir sur notre "deuxième cerveau" ? Comment en prendre soin ? Explications.
Mais que se passe-t-il donc avec notre intestin ? Depuis qu'il a été le héros d'un best-seller paru en mars 2014 en Allemagne, on n'a jamais autant parlé de lui.
L'essai de la doctorante germanique Giulia Enders, que les Français ont découvert en avril 2015 sous le titre "Le charme discret de l'intestin" (Actes Sud), a été l'improbable succès de cet été-là, et au-delà. D'après Edistat, l'ouvrage est resté 135 semaines (soit deux ans et demi) dans le top 50 des meilleurs ventes !
Pourtant, cette partie du tube digestif située entre l'estomac et l'anus n'était, a priori, pas un sujet très vendeur. Un organe long de 6 mètres servant en partie à la digestion, assimilé à la défécation, n'augurait pas de propos des plus glamours.
Or, le grand public s'est enthousiasmé pour comprendre ce qui se trame dans cette machinerie interne. Pourquoi ?
Le ventre, deuxième cerveau
D'abord, parce que l'intestin est intelligent. Avec ses 200 millions de neurones et ses milliards de bactéries contenues dans la flore intestinale, il est appelé "deuxième cerveau" ou "cerveau du bas" par les spécialistes.
Il est ainsi autonome : même s'il est sous l'influence du cerveau, l'intestin possède son propre système nerveux qui régule le processus de digestion des aliments et l'élimination des déchets solides. Il n'est pas juste un tuyau qui fait passer les aliments et les digère.
Il procure également des émotions et du bien-être puisque 90 % de la sérotonine, l'hormone du bien-être, est produite dans l'intestin. "Tel un jumeau bienveillant, le cerveau intestinal ressent, prend en charge et assimile les émotions et les problèmes engendrés par son grand frère et, qui plus est, il enregistre le retentissement émotionnel des événements marquants dans nos entrailles. Le cerveau intestinal est le lieu où la peur, l'anxiété et les phobies prennent leur source, et c'est aussi là que naissent l'intuition, l'appréhension, les prémonitions, le désir de contrôle et les obsessions" écrit l'endocrinologue Irina Matveikova dans "L'Intelligence du ventre" (Guy Trédaniel).
A la recherche du bon équilibre
Ainsi, les déséquilibres digestifs sont souvent la conséquence de troubles psychologiques, comme le stress, qui donne "mal au ventre" ou "envie d'aller aux toilettes". Ils peuvent aussi en être la cause : une flore intestinale malmenée ouvre la voie au mauvais transit, ballonnements, brûlures d'estomac, syndrome du colon irritable, prise de poids, dépression...
Du bon équilibre du tube digestif déprendra donc un état de bonne santé. Alors mieux vaut le chouchouter. Comme le rappelle le naturopathe Adrian Schulte dans "Une bonne digestion, c'est la solution" (Presses du Châtelet), "une bonne mastication a des bienfaits reconnus sur la digestion, le métabolisme et l'irrigation du cerveau".
Le docteur conseille également aux intestins fragiles de rester éloignés du gluten, car la teneur en gluten du blé contenu, par exemple, dans notre pain quotidien a triplé ces dernières années sous la houlette des industriels, et que cette absorption massive demande un travail énorme à notre intestin. Il préconise par ailleurs de limiter nos apports en lactose : entre 30% et 50% de la population française aurait des difficultés à le digérer facilement, l'enzyme nous permettant de l'assimiler disparaissant à mesure que nous vieillissons.
Les Français sont également invités à consommer plus de fibres, indispensables au bon fonctionnement du corps : en plus de se sentir rassasier, de ralentir l'absorption du sucre et de soigner le transit, les fibres nourrissent les bactéries de la flore intestinale.
Enfin, pour trouver le bon équilibre, il faut s'atteler à la gestion du stress. Là, chacun sa méthode : pilates, yoga, méditation, running, sports collectifs, lecture... L'essentiel est de réussir à s'apaiser pour ne pas avoir le moral dans les chaussettes et être... dans son assiette !
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